Naviguant sur une barque et accompagné par un coucher de soleil se reflétant sur une mer sombre et calme, j’aperçois au loin une étrange structure. Malgré la distance, cet édifice me semble immense, au minimum cinq cents mètres de hauteur. Il se compose d’un bâtiment central en forme d’immeuble avec des milliers de petites fenêtres illuminées en cette fin de journée, ainsi de deux statues gardant la bâtisse principale. Elles représentent deux femmes en tenue romaines portant chacune une énorme jarre par lesquelles jaillissent des tonnes d’eau. Ces deux cascades produisent un dense brouillard. Plus je me rapproche de ce mur liquide plus le bruit devient assourdissant. La bruine trempe mon visage. L’embarcation se fait balloter par les remous. La peur me prend au ventre, puis lance un regard par-dessus bord. À ma grande surprise, j’aperçois une ville engloutie. Un dernier coup d’œil sur cette immensité et je saute dans ce liquide glacial.
Je nage vers une cité fantôme. Les routes se bordent de tours d’habitation couvertes d’algues sombres. Les vitres ont été explosées par la pression. D’étranges poissons peuplent ces structures. Ils ressemblent à des murènes mesurant plusieurs mètres de long et revêtent une couleur noir pétrole. Ces animaux se balancent par les fenêtres comme sur une balançoire. À présent, je me situe au même niveau des véhicules se trouvant dans les rues. Je décide de pénétrer à l’intérieur du bâtiment qui se localise sur ma gauche afin d’assouvir ma curiosité.
Un immense escalier se dresse devant moi. Deux petites statues d’anges gardent la première marche. Étrangement, le bois a gardé son aspect naturel. De profondes nervures décorent chaque planche. Je monte tous les étages qui m’offrent d’étranges spectacles : parfois des pièces en ruines, d’autres fois des lieux compléments conservés dans leur état d’origine. Je sors par une porte qui donne sur le toit de l’immeuble. Il domine l’ensemble de la ville. Le ciel danse au-dessus de moi. L’horizon se forme avec des maisons en briques bleues. Un ancien espace vert constitue le cœur de ce lieu insolite. Les bancs et les lampadaires s’y trouvant décorent uniquement. Des tours de béton comblent le vide. M’approchant du bord, j’aperçois des voitures. Elles possèdent la taille d’une orange. Je prends mon élan et saute par-dessus la rambarde. Mon corps reste quelques secondes en apesanteur avant de commencer une descende au ralenti. Les bêtes aperçues plus tôt essayent de me morde avec leur large mâchoire. J’esquive leurs morsures en effectuant des acrobaties. Après plusieurs minutes de chute, mes pieds touchent le sol et aussitôt un mur de glace descend rapidement l’avenue. La mer est en train de geler fur à mesure que ce monstre translucide avance. Les bâtiments se font prisonniers parmi un immense bloc transparent. Je m’installe calmement dans une voiture regardant cette chose avançait vers moi. Soudain, le froid me pénètre violemment, mon souffle se coupe complètement. Tout est si paisible à présent. Mon cœur ralentit de plus en plus. Ses battements raisonnent dans la glace, puis le silence se fit.
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