Un courent d’air glacial réveilla le dormeur en le fessant frissonner malgré les nombreuses couvertures faites de plume d’oie. Vers dix heures du matin, Aaron s’installa près de sa fenêtre, laissant vagabonder son esprit au travers des différents paysages hivernaux. Le point redondant à ces tableaux était les immenses pâtures recouvertes d’un manteau neigeux ondulé cachant toute végétation à la vue des quelques vieux chevaux errants de manière hagarde. Des ruisseaux totalement glacés parcouraient ces étendues. Les arbres nus, servant de reposoir à quelques corbeaux qui se dressaient fièrement, frissonnaient dans l’air glacial. Sur les bords des routes, le train croissait quelquefois une dame âgée tirant une veille charrette débordant de paille noircie par l’humidité provoquée par la fonde des neiges. Les femmes portaient toujours une longue robe fleurie grossièrement assortie à leur foulard qui cachait souvent une chevelure non uniforme entourant un visage façonnait par le temps, arborant un sourire édenté malgré leur pauvreté écrasante. Le haut du corps se dissimulait derrière une grosse doudoune multicolore. Malheureusement, les nouvelles technologies n’avaient ni supprimé ni endigué la misère.
Une jeune femme buvait une vodka glacée parfumée par des feuilles de menthe flottant sur le liquide transparent comme des radeaux au milieu d’icebergs blancs qui se suivaient lentement dans un mouvement circulaire. Elle rêvassait au sein d’un bar à thème, dont le plafond en voute se couvrait avec des petites briques rouges, il retenait prisonnier une étouffante fumée grisâtre venant des nombreux fumeurs de cigares comme durant les années trente, à l’époque où les gangsters s’enrichissaient en exploitant la prohibition. Cette dernière phrase n’appartient pas au hasard, car l’endroit transportait chaque client parmi cette période historique, au travers d’une atmosphère se matérialisant par l’intermédiaire des différents objets décoratifs comme ce « Tomy gun » accroché au mur en dessous d’un portrait d’Al Capone. Le personnel s’habillait en costume sombre cravate blanche, assortis de deux touches d’élégance supplémentaires, étant un chapeau noir agrémenté par une large bande blanche jusqu’au-dessus d’une courte visière, et une paire de derbies luisants à la lumière des lampes murales tournées vers le haut, servant à éclairer faiblement l’endroit. La salle se voulait d’être étroitement allongée, le comptoir et les chaises autour des tables rondes laissaient une place restreinte permettant une circulation difficile des clients. Ces personnes se déplaçaient, soit du côté de la sortie formée d’une porte vitrée entourée par de larges fenêtres laissant entre voire la nuit, soit vers deux battants en bois renfermant les toilettes, sur un carrelage couleur corbeau. Il reflétait le monde à l’identique d’un miroir. Derrière le long bar en bois massif, on admirait, devant une immense glace couvrant l’ensemble de la paroi, un important assortiment composé par des bouteilles multicolores d’alcool venant du monde entier. Toutes se dressaient sur des étagères très bien ordonnées. Le monde sonneur se partageait entre les murmures des clients et une musique jazzique.
À présent, le décor semble posé, en conséquence, nous pouvons revenir à notre personnage principal. Cette jolie jeune demoiselle, haut en couleur au travers d’habilles trop longs et trop larges par rapport à sa petite taille, ajouté à cela, des cheveux orange formant des Dreadlocks et attachés en chinon, retenu par crayon gris, se prénommait Alice Sweetman. Elle se chaussait avec des baskets rouges fermées par d’épais lassés jaunes enfoncés dans les chaussures, de chaque côté du pied protégé du froid grâce à de basses chaussettes blanches. Son doux visage, légèrement trop rond, surtout au niveau du menton, et marqué par des fossettes creusant ses joues, inspirait le rêve entraînant la création artistique, plus précisément, la peinture. En effet, elle se voulait être une peintre depuis trois ans et exposé régulièrement parmi la région, New York. Ses yeux bleus, qui cachaient par leur beauté deux étroits sourcils, lançaient des regards remplis de tendresse mêlés à un soupçon d’une naïveté presque enfantine. Le nez, de forme camuse, embellissant son charme en accentuant son air puéril, semblait être en parfaite harmonie avec une bouche très mince et sans maquillage, tout comme le reste du visage à peau lice, adoptant une couleur blanchâtre. Un petit dimant blanc brillait, de temps en temps à la lumière artificielle, sur le haut de chaque oreille parfaitement dessinée. La fine main, qui tenait le verre rond sans pied dont des petites plissures très serrées décoraient le bas (cet objet lui fessait remémorer des souvenirs concernant sa grande mère décédée), portait trois bagues discrètes offertes respectivement par sa mémé, sa sœur et sa mère. Ces bijoux arboraient le coloris bleu nuit, seule leur forme les différenciait. La première représentait deux serpents s’entrelaçant, la deuxième symbolisait un dauphin en train de sauter et un simple agneau constituait la troisième. L’autre main s’embellissait d’un très fin tatouage floral longeant le petit doigt.
Alice enfila son long Trench blanc qui lui arrivait au niveau des genoux et fermé par une légère ceinture au niveau de la taille, puis se dirigea vers la sortie, d’un pas lent. Boutonna, à l’aide d’une main ferme, le haut de son manteau pour affronter les éléments naturels qui se déchainaient à l’extérieur, au sein d’une nuit profonde.
Aussitôt que la porte fut ouverte, le vent lui lança, au visage, des gouttes d’une pluie glacée. La jeune fille essayait de se protéger en mettant son bras devant sa tête. Prit l’itinéraire menant à son studio se situant à quelques immeubles du bar. Sous cette tempête, Alice se sentait toute petite et faible comme un insecte au milieu d’un monde de géant. De plus, ce ressentît était accentué par les très hautes tours d’acier qui l’entourée.
Une marée humaine, formée par des individus souvent seuls sans qu’ils le sachent, et voyageant dans leur propre bulle isolante, la bousculait tel un vieux radeau sur un océan déchainé. Notre héroïne les observait régulièrement afin de trouver l’inspiration pour ses tableaux. Elle les voyait comme anormaux du fait qu’ils étaient tous prisonniers de leur quotidien en oubliant de vivre simplement.
Le froid engourdissait ses membres tout en lui donnant envie d’être sous sa couverture bien au chaud face à une série télévisée.
Elle arriva au pied de son immeuble, composa le code de sécurité, puis entra le plus vite possible en but de se mettre à l’abri et par conséquent se réchauffait à l’aide d’une agréable douche.
Mademoiselle sweetman sortit d’une salle de bain enveloppée de brume, en boxeur à fleurs associé à un t-shirt moulant jaune ayant des manches très courtes s’arrêtant jusqu’en dessous des épaules. Cette légère tenue lassait apparaitre chaque forme de son corps. Ses courtes cuisses rondelettes mettaient en mouvement ondulatoire une paire de fesses rebondies, elles dépassaient légèrement de leur habitat. Le bas de cette moitié corporelle se terminait par des pieds très féminins qui laissaient des demi empruntes de pas (elle marchait sur la pointe) humide sur le parquet imitation bois claire. Des vaguelettes graisseuses déformaient ses sous-vêtements, au niveau des hanches et du ventre. Un petit décolleté laissait transe paraître une poitrine très ferme, de taille un peut au-delà de la moyenne et formant un agréable chemin naturel. À présent, que sa chevelure fut détachée, elle lui descendait jusqu’à bas du dos. Une traîné, parfumée au shampoing senteur abricot, se mouvait lentement derrière elle, tout en laissant une légère atmosphère d’une île paradisiaque perdue dans une mer transparente remplie de poisson multicolore plus beau les uns des autres, ce corridor invisible voguait au sein des vapeurs de peinture. La pièce principale se divisait en deux parties. À gauche, on pouvait voir une cuisine totalement ouverte dont une table de cuisson permettait de prendre un bon repas. De l’autre côté, Alice avait installait son atelier rempli de chevalier et de toiles respectant des tailles très variées. L’ensemble de la salle revêtait un style contemporain où le « noir et blanc » dominait largement les autres couleurs, cela donnait l’impression d’être dans une veille industrie. De plus, les murs laissaient apparaître des briques rouges séparées par de larges joints gris, tout comme les anciennes distilleries. Ce thème tranchait nettement avec l’apparence d’Alice, peut être que cela était dû à son passé ?
La pluie, frappant le toit fait d’un verre totalement transparent, coulait sur les vitres formant ainsi des vaguelettes qui se laissaient couler à vitesse régulière jusqu’à se transformer en filet d’eau se jetant parmi le vide. Cette dame triste jouait une douce musique naturelle ayant le don d’endormir certaines personnes. Cette mélodie ne garda pas à se cacher derrière des chansons interprétées par la jeune Yaele Naime, ces notes fessaient apparaitre imaginairement une forêt tropicale remplie de chants d’oiseaux, en ce lieu. Quelques bougies posées à même le sol diffusaient la lumière ambiante, cette luminosité était tellement tamisée que chaque objet s’occultait derrière leur ombre. Ce fait s’avérait inexact au niveau de l’atelier improviser, les petites flammes jeunes dansaient en plus grand nombre, permettant d’éloigner l’obscurité, formant ainsi un halo lumineux couleur feu, il effectuait des petits sauts très rapprochés comme un ressort en fin de course.
Après un soupé rapide composé d’une simple soupe à la tomate fortement poivrée, Alice s’installa sur un tabouret en bois face un tableau presque fini, représentant un homme, portant un long manteau crème, sous un arbre façonné par l’automne. Il s’appuyait sur le tronc à l’aide d’une seule main dont les doigts étaient fortement écartés. La deuxième se plongeait dans une poche profonde. Ses yeux posaient un tendre regard amoureux sur sa créatrice, cela peut nous laisser à penser que cet individu représentait l’homme des rêves d’Alice. Une personne regardant cette toile aurait tout de suite vu un charme naturel dégagé par ce monsieur Snow (nom également donné à cette nouvelle œuvre).
Au bout d’une heure d’un travail minutieux et passionné, la jeune artiste ressentit l’effet de la fatigue sur son corps. Chaque détail du personnage principal se posait sur la toile, seul le décor demandait à être peaufiné. Posa son pinceau rempli de gouache couleur peau légèrement brunie au soleil, puis se dirigea vers sa chambre d’un pas traînant. Lorsque, derrière elle, un faisceau lumineux éclaira fortement la pièce comme si le soleil venait se lever subitement. Pivota lentement ressentant une crainte angoissante. Il était là, face à elle, en chair et en os.
Aaron devint une réalité en quelques secondes. Alice n’en croyait pas à ses yeux, son amour imaginaire avait sauté une barrière ou un mur, voir peut être une muraille, pour atterrir dans notre monde.
Durant plusieurs minutes, notre jeune femme se cru totalement folle, folie qui lui provoquait des hallucinations visuelles. Je pourrai essayer de commencer une conversation, pensa-t-elle. Cependant, que dire à une personne venant juste de sortir de son propre tableau, en pleine nuit ? Il me regarde en souriant tendrement, m’enveloppe dans son regard protecteur en formant une bulle isolante autour de nous et m’obligeant à le regarder sans cesse. Sa personne remplit la pièce, effaçant presque ma personnalité.
Alice le connaissait, car il naquit en son esprit. Peu à peu, sa crainte disparue et la situation devenue normale, voir même habituelle vu que la jeune possédait comme passe-temps les voyages imaginaires, c’était juste un peu plus real d’habitude. Le couple commença à s’embrasser tendrement au sein d’une douce pénombre, leur ombre s’entremêlait formant ainsi plus qu’une qui vacillait sur les murs. Cette danse dura plusieurs longues minutes, puis décidèrent, par un simple regard, d’aller se promener main dans la main sous les forces naturelles.
Le couple flânait sous la pluie en se tenant par la taille comme un jeune couple de lycéens ayant une mentalité puérile, car ils sautaient dans toutes les flaques d’eau qu’ils croissaient, tout en éclatant de rire bruyamment, à telle point que tous les passants se retournaient sur eux avec un air légèrement apeurer comme s’ils étaient face à la folie. Au tour d’eux, les lumières électriques, provenant des vitreries luxueuses, repoussaient la nuit, sur le passage des noctambules agacés par un vent porteur d’une pluie soutenue faisant grimacer leur visage dégoulinant. Monsieur Snow et Alice ne faisaient aucune attention aux intempéries, ils voyageaient parmi leur monde où la communication s’effectuait uniquement par l’intermédiaire des regards. Un silence rempli d’émotion complaît le vide se trouvant en le peu d’espace les séparant.
La promenade fut terminée lorsqu’ils revinrent à la demeure. Montèrent se réfugier, se déshabillèrent le plus rapidement possible, puis fessèrent l’amour toute la nuit.
À leur réveil, le soleil levant inondait, de sa lumière orangée, la pièce rythmée par une lenteur propre à un début de matinée d’automne. Trois moineaux gris sautillaient sur le toit, ils ressemblaient à des petites boules de plumes chantant avec un bonheur guidé par leur insouciance.
Le couple se leva nu, se plaça devant le tableau dépourvu de l’homme, puis s’enlacèrent une dernière fois avant d’une lumière bleue les enveloppa pour forger leur amour à jamais sur la toile.
L’histoire ci-après narre les deniers instant de Marc, un homme aux traits fort prononcé et ayant un air totalement effacé comme s’il son esprit ne l’habitait plus.
Je domine la ville qui a vu mon enfance. Elle se constitue avec des veilles demeures en briques rouges appartenant aux anciens mineurs. Toutes sont encadrées par quelques immeubles insalubres inspirant la tristesse. Les cheminées font naître de légers spectres qui s’évaporent parmi un ciel fatigué d’une journée pluvieuse. Le firmament était légèrement couvert par des nuages faisant croire à une légère soie, au travers d’une transparence naturelle et de délicates ondulations qui donnent envie de s’y allonger dessus. Il arbore la totalité de la gamme des oranges comme le veut la saison. Chaque arbre pleure leurs feuilles mortes. Elles s’habillent en couleurs joyeuses. Vivotent presque gaîment avec quelques dernières pensées envers leurs descendances qui subiront également le même sort durant le prochain automne, et cela bien que la vie les eu quitté. Leur destination finale s’avère être, le plus souvent, une sombre flaque d’eau froide formée par les nombreuses averses de ces derniers jours. Elles reflètent le monde d’une façon déformée ou exacte, car après tout, comment peut-on savoir si la réalité n’est pas dans ce liquide et le virtuel autour ?
L’atmosphère reprend l’esprit d’Halloween au travers des décorations faites de citrouilles accompagnées d’autres objets appartenant au thème de l’horreur enfantin. Cette ambiance me plonge parmi un univers frissonnant appelant à des peurs lointaines venant des profondeurs des temps, et créer par l’Homme pour contrôler d’autres Hommes, au même titre des religions. Sous l’effet de ce monde existant qu’à travers de mes ressentis, j’ai l’impression de retombé en enfance où chaque dessin animé, reprenant ce thème, me provoquait du plaisir au lieu d’une crainte logique.
Des frissons, provoqués par un vent glacial, me parcourent le corps.
La moitié de mes pieds se posent sur le vide dont le fond se tapisse d’herbe détrempée. Son odeur mêlée avec celle des feuilles mortes m’enivre, me transporte au fond de mon esprit totalement désordonné mêlant mes moments joyeux avec ceux qui sont tristes. Le passé domine le futur. Mais quel futur ? Sans toi, l’avenir ne sera animé par aucune couleur ni de saveur, il ne possédera uniquement des remords ineffaçables. Ma force ne possédera pas assez d’importance pour continuer avançais sur les routes sinueuses d’une vie sombre. Ces voies montent, descendent et parfois restent plates, mais jamais longtemps. Me trouve face à une pente immense qui me semble infranchissable et me cachant le reste de la route.
Mon amour, je t’ai fortement blessé, sans le savoir, en ton âme même. Lorsque tu me l’as dit au téléphone, je me trouvai dans le « vieux Lille » sous une pluie frappante les pavés et enveloppé d’une nuit éclairée par les lumières des magasins bordant une rue piétonne. Ma vie défila devant mes yeux comme un cinéma réel comme un rêve. Depuis cet instant, un masque rieur couvre mon visage en permanence pour cacher ma tristesse aux autres. À présent que la conscience de mes actes effectués, une partie de mon être meure en laissant un vide à jamais. Si je continu à vivre, se sera qu’à moitié, mais surtout sans bonheur. Ce sentiment a toujours été d’illusoire, quand j’y pensée. Mon enfance fut bâtie sur des blessures inguérissables.
Je pourrais commencer une nouvelle vie sur une île française, en temps d’éducateur sportif, puis comme un riche célèbre écrivain, car j’en rêve depuis des années. Ensuite, ma nouvelle personnalité fondera une très jolie famille, dans une cabane face à la mer, en compagnie d’une magnifique métisse aux yeux verts formant des amendes et coiffée d’une longue chevelure crépue. Cependant, mes fantômes appartenant au passé danseront toujours autour de moi en me renvoyant, au visage, ma vraie image, le vrai Marc, le monstre. Notre vie antérieure ne peut être changé, elle agit sur le présent discrètement, mais tellement avec force. En résumé, on se construit par notre passé.
Non, je ne peux plus vivre, avec ce mal-être permanent me suivant jour et nuit comme mon ombre.
« Marc, un nouveau monde t’attend, il se fait dans le néant donc fini les problèmes ! Aller saute, tout cela sera très rapidement terminé à jamais. »
« Oui, tu as totalement raison. Au revoir ce monde. »
L’homme se penche vers l’avant, plus précisément, au-dessus du vide et par conséquent sur son nouvel univers.
Marc ne sent plus son poids sur ses jambes, il se croit être léger comme une plume volante au grès du vent. Ses problèmes forment, en disparaissant si rapidement qu’il n’en prit pas conscience, un sourire radieux sur son visage. L’herbe se rapproche à une vitesse effrayante et non contrôlable. Puis, le néant.
Un corps inerte, face sur terre, forme une croix au centre d’une pelouse arborant des verts variés. Des gouttelettes de sang scintillent au soleil à côté de celles continuées d’eau. La mort calme la nature, plus un bruit, plus de mouvement ni de sensation. Cela ressemble à un tableau.
Des millions d’étoiles brillent au-dessus de ma tête, au sein d’une nuit éclairait par la pleine lune se reflétant dans les nombreux trous d’eau qui trempe mes pieds tout la journée. Ces dernières se résument simplement à une peur constante de la mort. Suis accompagné par des dizaines de rats me servant parfois d’amis durant mes longes garde, parfois de nourriture de fortune. Ils passent sur mon côté en poussant des petits cris fortement aigus. Je guette le front ennemi avec ma lunette de fusil, à la recherche d’une cible potentielle. Tout est calme, pas un seul mouvement, pas de bruit ni de lumière, juste des barbelés se balançant au grès d’une légère brise fraîche. Les forts protégeant les mitrailleuses lourdes se dressent solidement parmi la pénombre totale. Mais au fait, si mon canon vise un soldat, serai-je capable de tirer sachant que lui aussi il a une vie avec un passé, un présent et un futur ? Oui pour sauver ma vie ou venger un ami, sinon dans une autre situation je ne pense pas être capable, car la bête noire en moi n’est plus assez forte. L’aire se sature d’une odeur mêlant celle de la terre mouillée avec celle provenant des cadavres en décomposition, l’habitude nous empêche d’avoir de hauts cœurs. Soudain, une dame brune apparaît dans mon viseur. Ma femme, Saïa, est là, présente, et si authentique malgré la connaissance de sa non-existence réelle. Elle danse, entouré d’une lumière forte, en faisant volait légèrement sa longue robe blanche à fleurs bleues. Cet ange est tellement gracieux, tellement magnifique, tellement souriant que je veux la rejoindre au plus vite en me moquant des balles ou des mines. Une seule envie me domine : valser avec la mère de mon futur enfant. Oui, je vais être papa, moi le rebelle, le dur à cuir, le dépourvus de sentiment. Saïa m’a complètement transformé en une chose bouillonnant d’amour et de faiblesses, comme le fait d’avoir constamment peur pour notre futur bébé bien que je ne l’aie jamais vue jusqu’à présent. Vous être tous les deux mon avenir.
Le paysage sorti tout droit de l’enfer disparaît en une fraction de seconde, pour laisser place à une immense plaine verte vallonnée surplombée par un infini ciel bleu taché uniquement par le soleil qui enveloppe notre couple avec sa douce chaleur. Nos corps enlacés valsent au rhyme du vent animant l’herbe comme une mer sans rivage. Nos regards sont perdus l’un dans l’autre, sans aucune pensée, seulement des sensations agréables. Dépose un tendre baiser sur ses lèvres légèrement humides, en fermant mes yeux. Son vendre rond effleure le mien, j’ai l’impression de caresser mon bébé.
Au loin, des détonations retentissent sans me perturber ni m’apeurer, puis des cris reprenant mon prénom. Je m’en fiche de tout ce boucan, le bonheur de l’instant me comble totalement et l’enfer est devenu un paradis, mon paradis d’où je vais regarder ma femme joué son rôle de mère avec notre fils, Jackson. Petit homme, je ne pourrais pas te connaître, te voir grandir, te faire faire tes premiers pas, te nourrir ou t’aimais tout simplement. Suis vraiment désolé mon ange, mais papa était obligé de partir au front sous les ordres de vilains messieurs qui reste derrière leur bureau toute la journée et chaque soir embrasse leurs enfants avant qu’ils aillent au lit. Saïa, ma femme, soit forte pour notre futur petit amour. Ne soit pas anxieuse, je te connais parfaitement, tu seras une très bonne mère très attentionnée. Je t’aime ma puce et espère que tu me pardonneras une fois ton deuil terminé, puis vu ta jeunesse, n’existe pas à te remarier pour ton bonheur et afin d’offrir une figure paternelle à Jackson. Je serai toujours présent au travers de lui et de tes souvenirs. Ne noie pas trop tes douces joues, fais-les plutôt creuser par des rides rieuses.
Assis au milieu d’un peloton en bois face à un lac sombre entouré de collines couvert d’une forêt touffue. Le ciel se cachait dernière des gros nuages noirs qui assombrissait au maximum la lumière du jour, on se serait dit dans un film en noire et blanc. Une légère brise fessait onduler la surface liquide opaque reflétant dame nature, entre deux brumes flottantes. Sur la rive gauche, un château fort sur volé par une onde de corbeau criarde renforçait la sensation agréablement lugubre.
Mes pensées se perdaient dans des mythes millénaires.
Le couple entra dans une chambre très particulière. En effet, un étrange paysage les enveloppa en une seconde. De hautes montagnes enneigées se dressaient au loin, donnant l’impression qu’elles pouvaient toucher les quelques nuages blancs perdus parmi l’immensité bleue. Le soleil illuminait leurs hauteurs sur lesquelles des cascades se jetaient au sein du vide. À l’opposé, une période nocturne s’était éternellement installée, formant ainsi un rideau sombre, où des millions d’étoiles brillantes accompagnaient la pleine lune tachetée.
Les deux amoureux temporaires marchaient au milieu de grandes herbes dont les pointes chatouillaient leurs genoux. Chaque pas fessait envoler des papillons bleu nuit. Une multitude d’oiseaux exotiques les survolaient en chantant une triste mélodie remplissant le silence.
Aaron se déshabilla puis s’allongea lentement sur une épaisse végétation composée par des fleurs multicolores, elles chargeaient l’aire d’une agréable et douce odeur vanillée. Shila hotta son t-shirt moulant, cela dénuda aussitôt sa magnifique poitrine brunie naturellement. On distinguait à peine les aréoles parfaitement dessinées. Les tétons dévernirent dure grâce aux multiples coups de langue, ainsi à quelques caresses masculines. La jeune femme se redressa afin d’enlever les derniers vêtements la séparant des futures sensations simulées. Plaça le corps étendu sur le sol, entre ses pieds, puis se courba en avant afin que ses fesses rebondies soient bien misse en valeur à la vue du nouveau compagnon sexuel qui s’empressa des prendre en pleines mains. Après deux minutes d’agréables fessées, Aaron vit s’approcher ces deux belles dunes. Un immense bien-être l’envahit. Soudain, la demoiselle chevaucha son étalon, en mettant une rage féroce dans ses mouvements. Ses seins décrivaient des balancements rapides partant du bas puis allant vers le haut. Quelques fois, sa chute de reins entamait une danse lente d’avant en arrière. Aaron croisa son regard. Anormalement, il pouvait sentir une tristesse craintive.
L’homme jouissait sans ressentir la peur habituelle.
Naviguant sur une barque et accompagné par un coucher de soleil se reflétant sur une mer sombre et calme, j’aperçois au loin une étrange structure. Malgré la distance, cet édifice me semble immense, au minimum cinq cents mètres de hauteur. Il se compose d’un bâtiment central en forme d’immeuble avec des milliers de petites fenêtres illuminées en cette fin de journée, ainsi de deux statues gardant la bâtisse principale. Elles représentent deux femmes en tenue romaines portant chacune une énorme jarre par lesquelles jaillissent des tonnes d’eau. Ces deux cascades produisent un dense brouillard. Plus je me rapproche de ce mur liquide plus le bruit devient assourdissant. La bruine trempe mon visage. L’embarcation se fait balloter par les remous. La peur me prend au ventre, puis lance un regard par-dessus bord. À ma grande surprise, j’aperçois une ville engloutie. Un dernier coup d’œil sur cette immensité et je saute dans ce liquide glacial.
Je nage vers une cité fantôme. Les routes se bordent de tours d’habitation couvertes d’algues sombres. Les vitres ont été explosées par la pression. D’étranges poissons peuplent ces structures. Ils ressemblent à des murènes mesurant plusieurs mètres de long et revêtent une couleur noir pétrole. Ces animaux se balancent par les fenêtres comme sur une balançoire. À présent, je me situe au même niveau des véhicules se trouvant dans les rues. Je décide de pénétrer à l’intérieur du bâtiment qui se localise sur ma gauche afin d’assouvir ma curiosité.
Un immense escalier se dresse devant moi. Deux petites statues d’anges gardent la première marche. Étrangement, le bois a gardé son aspect naturel. De profondes nervures décorent chaque planche. Je monte tous les étages qui m’offrent d’étranges spectacles : parfois des pièces en ruines, d’autres fois des lieux compléments conservés dans leur état d’origine. Je sors par une porte qui donne sur le toit de l’immeuble. Il domine l’ensemble de la ville. Le ciel danse au-dessus de moi. L’horizon se forme avec des maisons en briques bleues. Un ancien espace vert constitue le cœur de ce lieu insolite. Les bancs et les lampadaires s’y trouvant décorent uniquement. Des tours de béton comblent le vide. M’approchant du bord, j’aperçois des voitures. Elles possèdent la taille d’une orange. Je prends mon élan et saute par-dessus la rambarde. Mon corps reste quelques secondes en apesanteur avant de commencer une descende au ralenti. Les bêtes aperçues plus tôt essayent de me morde avec leur large mâchoire. J’esquive leurs morsures en effectuant des acrobaties. Après plusieurs minutes de chute, mes pieds touchent le sol et aussitôt un mur de glace descend rapidement l’avenue. La mer est en train de geler fur à mesure que ce monstre translucide avance. Les bâtiments se font prisonniers parmi un immense bloc transparent. Je m’installe calmement dans une voiture regardant cette chose avançait vers moi. Soudain, le froid me pénètre violemment, mon souffle se coupe complètement. Tout est si paisible à présent. Mon cœur ralentit de plus en plus. Ses battements raisonnent dans la glace, puis le silence se fit.